Transport maritime, danger public et bien mondial

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La marine marchande mondiale, première industrie historiquement internationalisée, dérive dangereusement. Au-delà des dérives visibles (marées noires, naufrages…), c’est tout un système socioprofessionnel de haute valeur – que ce livre s’applique d’abord à décrire – qui est en train de se dégrader.

Pour chercher les solutions, les auteurs s’appuient sur l’idée des biens communs et publics, portée maintenant à l’échelle planétaire. La marine marchande traite en effet l’essentiel des échanges matériels mondiaux, sur l’espace commun des mers et océans. C’est dire qu’elle offre aux peuples un véritable service public mondial, et les conditions de son renouveau s’en déduisent. Les fondements d’un tel projet existent en droit international, droit maritime et droit du travail, dans les coutumes maritimes encore vivaces, et dans l’expérience des travailleurs de la mer. Mais, malgré cela, les lobbies de la complaisance maritime règnent en maîtres sur l’activité, et l’ensemble tourne à l’envers. Serait-il si compliqué de tout remettre à l’endroit ?

L’expérience des marins, premiers travailleurs-citoyens du monde, est précieuse. Sur ces grands navires, qui ont leur place parmi les merveilles de la technologie moderne, ils sont des techniciens de haut niveau, riches aussi d’une expérience humaine unique en son genre. Ballottés aux avant-postes de la mondialisation libérale et du progrès technologique, nombre d’entre eux rêvent d’être à l’avant-garde d’une autre mondialisation, celle des droits humains et du respect écologique. C’est la dignité qu’ils revendiquent, le métier-vie qu’ils pratiquent, le regard et l’écoute que nous leur devons. Ce livre, écrit par deux d’entre eux, est là pour en porter témoignage.