Pour une transition écologique citoyenne
Notre époque fait le grand écart entre des connaissances ouvrant sur une utopie galopante et d’autres annonciatrices d’un abîme lié au modèle de développement qui domine le monde. La contradiction est béante. Un terme, celui de « transition écologique », est mobilisé, qui fait office de mot d’ordre pour la résoudre. Puisant dans l’histoire des deux siècles hérités de ladite « Révolution industrielle », Marcel Jollivet esquisse le chemin de la prise de conscience des risques que l’humanité encourt en raison de ses agissements. Il en ressort l’importance du rôle que la société civile et la recherche ont joué dans cette prise de conscience.
La radicalité des mutations sociétales à accomplir fait que la transition qui s’impose ne sera « écologique », au sens strict du terme, que si elle est appropriée par les citoyens. Il faut pour cela qu’advienne une véritable « démocratie technique et écologique participative ». Cet avènement ne se produira que s’il est imposé par une mobilisation des forces vives de la société civile qui en portent le projet. En tant que participant de ces forces vives, les chercheurs ont tout particulièrement à s’interroger sur leur façon d’y contribuer. L’approfondissement du dialogue entre eux et la « société civile organisée » est la cheville ouvrière de la mobilisation nécessaire.