Une fraude presque parfaite
Le pillage des caisses d’épargne américaines par leurs dirigeants
La crise des subprimes n’est pas la première à avoir révélé les conséquences catastrophiques d’un système financier dérégulé et criminogène. Dans les années 1980 déjà, les États-Unis ont vécu la faillite en masse des savings and loan, les caisses d’épargne locales. Cette crise a levé le voile sur des pratiques frauduleuses à grande échelle et a obligé les autorités bancaires à intervenir malgré le libéralisme ambiant.
Un des acteurs clés de ces événements, William Black, nous livre ici un récit « intime » de la crise et de la lutte courageuse des agents de régulation contre le puissant lobby bancaire. Cette expérience a permis à l’auteur de développer le concept de fraude patronale (control fraud) : un chef d’entreprise utilise l’entité qu’il dirige comme une arme pour frauder, concept dont bien des mécanismes ont été à l’œuvre dans la crise des subprimes.
Pour mettre un terme à ces dérives, William Black propose une série de réformes en profondeur : une réglementation renforcée, une supervision rigoureuse, la réforme de la rémunération des dirigeants et des cadres bancaires, etc.
Traduit de l’américain par Françoise et Paul Chemla.
William K. Black a été interviewé par l’Institut Veblen en mars 2012 :